Franz Liszt à Marie d’Agoult

1834

Marie ! – marie ! Oh ! laissez-moi vous répéter ce nom – cent fois ! Mille fois – Voici trois jours qu’il vit en moi, qu’il m’oppresse, me brûle…

Je ne vous écris pas, non !…Je suis auprès de vous, je vous vois, je vous entends…l’Éternité dans vos bras…Le Ciel, l’Enfer.  Tout, tout en vous, en vous encore…

Oh ! laissez-moi être fou, insensé ! !…  La réalité mesquine, sage, étroite, ne vous suffit plus… il nous faut vivre de toute notre vie, de tout notre amour, de tous nos malheurs !…

Oh ! n’est-ce pas, vous me savez capable de sacrifice, de vertu, de modération, de religion, …Eh! Bien, n’en parlons donc plus, à vous à demander, à deviner, à sauver … laissez-moi être fou, insensé… ne dites plus que vous ne pouvez rien, rien pour moi – C’était bien à moi de vous le dire… Maintenant This is to be !… to be !!!!

 

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